Qu’est ce qu’une baleine à bec ?
Ce sont des cétacés odontocètes (=avec des dents) de la famille des Ziphiidae. Même s’ils ont des dents, il ne s’agit pas d’un dauphin !
En Polynésie, il existe 2 espèces de Ziphiidae :
– Le Mésoplodon de Blainville
– La baleine à bec de Cuvier
BALEINE A BEC DE CUVIER (Ziphius cavirostris)
Il s’agit de l’espèce qui est venue dans la lagon de Moorea les 16 et 17 décembre 2023) ; mesure entre 6 et 7,5 m et pèse entre 3 et 5 tonnes.
Sa tête est tombante, courte avec un rostre peu visible. Les 2 dents à l’extrémité de la mâchoire sont visibles chez les mâles adultes. On la rencontre généralement en haute mer. Elle peut vivre jusqu’à 60 ans.
Championne d’apnée ! Avec des moyennes de 2h d’apnées, un record a été observé en 2020 de plus de 3h. Elle plonge à plus de 1000 m en moyenne pour se nourrir (max enregistré près de 3000 m de profondeur).
DANGER pour elle !!
La pollution plastique représente un risque de mortalité pour ces baleines qui peuvent confondre les sacs en plastique avec des calmars quand elles pêchent à grande profondeur.
– En Norvège, en 2017, l’autopsie d’une baleine à bec de Cuvier a révélé quarante sacs en plastique qui obstruaient son estomac.
– En 2019, c’est une jeune baleine de Cuvier qui est trouvée morte avec quarante kilos de sacs en plastique dans l’estomac. ….
A méditer …. Saison des pluies : attention tout repart à la mer…
Elle se déplace seule ou en petits groupes de 2 à 8 individus.
Ce cétacé des profondeurs garde encore beaucoup de mystères pour la recherche car il est nettement moins observé que d’autres espèces, bien qu’il fréquente la plupart des mers du globe.
On le rencontre partout, sauf dans les océans Arctique et Antarctique, en mer Rouge et en mer Baltique.
C’est un animal discret, préférant la haute mer aux eaux côtières, et évitant généralement les bateaux (bien qu’en Polynésie, certains aient pu l’observer facilement).
MESOPLODON de BLAINVILLE (Mesoplodon densirostris)
Il a été observé en groupe à Bora Bora, par Tohora Bora Bora le 10 octobre 2023, en petit groupe de 4 individus. Il se déplace en petits groupes de 2 à 12 individus avec plusieurs femelles et un seul mâle.
Il est moins peureux que la baleine à bec de Cuvier.
Avec un corps robuste de 4 m à 5,5 m, il pèse environ 1 tonne adulte.
Les os de son rostre sont extrêmement denses (d’où son nom), ce qui constitue probablement à une forme de protection contre les agressions des autres mâles (=cicatrices sur son corps).
Comme l’espèce précédente, ce cétacé fréquente les eaux de la Polynésie toute l’année. Il est présent dans les eaux chaudes et tempérées de tous les océans.
Sa mâchoire inférieure est fortement voutée d’où sortent 2 dents massives, uniquement chez les mâles matures (= dimorphisme sexuel bien visible à l’âge adulte).
Il plonge de 20 à 40 min avec un record enregistré à 80 min.
Discret, il fait surface lentement et avec peu d’éclaboussures. Lorsqu’il sonde, il n’expose pas sa nageoire caudale hors de l’eau.
Il se nourrit de calmars, poulpes et poissons.
Pourquoi toutes ces cicatrices sur leur corps ?
C’est chez les mâles matures que ces marques sont particulièrement nombreuses. Lors de la saison de la reproduction, les mâles de plusieurs espèces de cette famille (y compris les Mésoplodons) s’infligent probablement d’importantes blessures avec leurs dents. L’objectif de ces affrontements? Combats entre mâles pour avoir accès aux femelles afin de se reproduire. Les Ziphiidae mâles et femelles se mesurent aussi à des requins et à des calmars géants.
Ces cicatrices sont spécifiques à cette famille, mais tous les mammifères marins ont des cicatrices, parfois légères, parfois profondes. Plusieurs évènements peuvent mener à des démarcations, et ce à n’importe quelle étape de leur vie. Les causes sont multiples : elles peuvent être dues à des activités humaines ou à des interactions intra et interspécifiques, c’est-à-dire entre individus d’une même espèce et d’espèces différentes (comme cité plus haut).
Résumé en images ! Bon film…
