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Otarie retrouvée à Raivavae (Australes)

Une otarie a été retrouvée aujourd’hui, le 05 juillet 2021, à Raivavae dans l’archipel des Australes de la Polynésie française.
Un périmètre de sécurité, un isolement des animaux sauvages et la limitation des interactions avec les animaux domestiques et toutes personnes non habilitées permettent de limiter le stress et de possibles contaminations.

Rapatriée sur Tahiti, elle a été prise en charge par le vétérinaire habilité. Néanmoins, malgré les nombreux soins apportés, son état de santé (septicémie, pneumonie nécrosante multifocale sévère, entre autres), ne lui a pas permis de survivre.

La dernière otarie observée en Polynésie était l’année dernière le 04 juillet 2020 à Tubuai et avant elle, un jeune mâle s’était échoué à Raivavae en août 2016 et une autre en 2012.

Si les otaries ne font pas parties des espèces de mammifères marins recensées en Polynésie, leur échouage reste néanmoins assez fréquent.

Pour autant, son régime alimentaire n’est pas des plus appropriés en Polynésie, pauvre en krill.

En effet, le régime alimentaire des otaries Arctocephalis est composé habituellement de krill et de poissons de la famille des Myctophidae en proportions variables selon les saisons et les lieux.
Les Myctophidés sont des poissons-lanternes, ils vivent dans la zone aphotique des océans (300-1000 mètres de profondeur) y compris en Polynésie. Ils sont appelés ainsi du fait de leur remarquable aptitude à la bioluminescence. Les poissons-lanternes représentent à eux seuls 65 % de la biomasse des profondeurs abyssales. 

De fait, l’alimentation volontaire des otaries en Polynésie est possible en haute mer, la nuit lorsque les Myctophidés (poissons lanternes) remontent vers la surface pour se nourrir en zone productive de subsurface (zone épipélagique).
Quant au krill, il est quasi-absent en Polynésie. 


Les 3 otaries trouvées précédemment aux Australes étaient très jeunes, très amaigries et donc déshydratées puisqu’elles s’hydratent en se nourrissant. Il semble donc que malgré la ressource disponible en poissons, il serait difficile pour une jeune otarie de satisfaire entièrement son besoin alimentaire sans se nourrir de krill…

D’autre part, les animaux sauvages ont non seulement besoin de leur mère avant d’être sevrés mais aussi après le sevrage pour apprendre à se nourrir, à se protéger, à s’orienter, etc. C’est ce que l’on appelle le soin aux jeunes.
Les petits sont sevrés à l’âge de quatre mois environ (donc avril). Ils passent ensuite plusieurs années en mer avant de revenir sur leur lieu de naissance et de commencer leur cycle de reproduction. Il leur faut donc quelques années avant d’être matures.