Après environ 5 mois passés dans les eaux chaudes de la Polynésie française, pour se reproduire et mettre bas, il est temps pour les baleines à bosse de redescendre dans l’Antarctique pour se nourrir… Leur longue migration est donc en cours pour la majorité d’entre elles. Quelques retardataires les rejoindront très bientôt. Les femelles accompagnées de leur baleineau repartiront les dernières, lorsque celui-ci sera apte à entamer environ 6000 kilomètres.
Comment s’orientent-elle pendant leur migration ?
Les baleines accomplissent les plus longues migrations du règne animal. La précision de la navigation des baleines lors de leurs migrations annuelles nous pose encore bien des questions.
Beaucoup d’études ont porté sur la migration des oiseaux et des animaux terrestres mais la recherche reste encore assez pauvre pour les mammifères marins. Cependant, il a déjà été prouvé que ces mammifères sont capables, grâce à la sensibilité de leur peau, de ressentir la variation de température de l’eau. Ainsi, elles peuvent identifier les différentes zones qu’elles traversent. Elles peuvent également « planifier » leur départ en fonction de la température de l’eau.
D’autre part, Plusieurs études montrent que les cétacés peuvent percevoir les variations dans le champ magnétique terrestre, grâce aux cristaux de magnétite présents dans leur boîte crânienne, le même composé dont sont faites les aiguilles d’une boussole. Elles pourraient donc faire office de boussole interne. Aujourd’hui, de nombreux scientifiques pensent que les baleines, comme les oiseaux, sont capables de percevoir les forces magnétiques terrestres.
En revanche, les contraintes liées à leur taille et à l’immensité de leur territoire empêchent de prouver cette hypothèse de façon directe et expérimentale. Toutefois, on remarque régulièrement que des échouages massifs répétitifs des baleines et d’autres cétacés pourraient être dus en partie à des modifications ponctuelles du champ magnétique de la Terre et se produisent souvent à des endroits où les champs magnétiques terrestres présentaient des particularités susceptibles de tromper les baleines.
De plus, il semblerait que les espèces migratrices s’échoueraient plus souvent que les espèces côtières. C’est peut-être parce que ces dernières, davantage en terrain connu, se fieraient plus à leur « mémoire topographique », alors que celles en migration, utiliseraient davantage leur « mémoire magnétique ».
Cependant, des études montrent que les baleines à bosse suivent des lignes droites pendant des milliers de kilomètres. Elles ne dévieraient donc pratiquement pas de leur direction au cours du voyage, alors que le champ magnétique, lui, varie considérablement de plusieurs degrés. Il est donc avancé qu’elles combineraient plusieurs facteurs et notamment la position du soleil avec le champ magnétique.