Sorties baleines : de mieux en mieux en bateau… peut mieux faire dans l’eau !!
En trois ans, avec son programme « C’est Assez ! », réalisé pour la Direction de l’Environnement (DIREN) en collaboration avec le bureau d’études PROGEM, l’association MATA TOHORA a sensibilisé environ 1190 personnes à l’approche des mammifères marins.
Ainsi, par une présence quotidienne sur l’eau, cette association rappelle les règles d’approche prévues par le code de l’environnement pour l’observation des baleines et des dauphins à près de 415 bateaux et jets ski à Tahiti, à Moorea et aux Australes.
Même si la saison n’est pas finie, pour MATA TOHORA l’heure est au bilan afin d’améliorer encore les approches jusqu’au départ des baleines.
La Présidente : « Nous avons beaucoup porté l’attention sur la vitesse, les distances d’approche et les positionnements des bateaux. Aujourd’hui, la majorité des plaisanciers respectent ces règles sur l’eau. Ceci est donc un bilan très positif par rapport à 2 ans en arrière. En revanche, la mise à l’eau et la nage avec les baleines restent un point à améliorer car beaucoup trop de gens sautent bruyamment à l’eau depuis leur bateau, et nagent trop près (parfois à moins de 5 mètres) des baleines en éclaboussant, criant et en se dispensant autour des animaux. Ce comportement provoque un stress considérable. La Polynésie française est un des rares pays du Pacifique où il est encore possible de nager avec les baleines. Il serait dommage d’interdire la mise à l’eau à cause de mauvais comportements. »
Nager avec les baleines nécessite une bonne endurance puisque les bateaux doivent rester à 50 mètres ou 100 mètres en présence du baleineau. C’est en se glissant discrètement dans l’eau et en nageant en silence que l’on doit observer les baleines. La distance d’approche est de 30 mètres et les nageurs doivent impérativement rester en surface (pas d’apnée), sans la pourchasser, groupés sur le coté pour être vu par les baleines. En cas de déplacement, il n’est pas recommandé de se mettre à l’eau car la suivre sans cesse pour les rattraper est interdit. Il s’agit de harcèlement et donc génère du stress.
Pour l’association MATA TOHORA, le maitre mot est « PATIENCE ».
Il s’agit de rester statique et groupé dans l’eau pour ne pas les effrayer et au contraire éveiller leur curiosité.
« Toutes les belles observations de baleines se font dans le respect de celles-ci. La meilleure approche est à vitesse réduite (3 nœuds) dans un rayon de 300 mètres en avançant doucement tout en observant son comportement afin de bien se placer (voir encadré). C’est son attitude qui va déterminer notre positionnement. Parfois, il est tout simplement impossible de les observer. Il faut alors être patient et attendre que la situation le permette. Par exemple, lorsqu’une baleine entre dans une passe ou dans le lagon il ne faut surtout pas la suivre, pour éviter de la stresser.
Les baleines peuvent venir dans les passes ou dans le lagon pour s’abriter d’un prédateur ou d’un mâle agressif. Les repousser à l’extérieur revient à les exposer au danger qu’elles cherchent à éviter. Il en est de même lorsqu’elles se situent à moins de 20 mètres du récif. Bien sur dans ce cas, le bateau ne peut pas se positionner entre le récif et les baleines à plus de 100 mètres. Il est donc inutile de forcer l’observation. Nous devons attendre au large que l’observation devienne possible en suivant les règles d’approche (voir encadré). Sinon, on abandonne l’observation tout simplement. Toutes les baleines ne sont pas forcément dans un contexte favorable à l’observation. »
Remarque : Si un baleineau sans sa mère est observé dans une passe ou dans le lagon, il faut prévenir immédiatement la DIREN. Le week-end et les jours fériés, contactez l’association MATA TOHORA qui se fait le relais de la DIREN.
La Dépêche de Tahiti, 18 novembre 2014
